Le roi est mort… Vive le roi ! Après son départ de The Gathering il y a de cela un an, la magnifique chanteuse Anneke Van Giersbergen, à la voix douce, chaleureuse et enchanteresse, a décidé de se lancer dans une carrière solo et de créer son propre groupe : Agua de Annique. Voici aujourd’hui le résultat de cet ambitieux projet qui parvient à nos chères oreilles, afin de nous faire ressentir de subtiles émotions toujours aussi pures et passionnantes que sur les opus de The Gathering.
C’est donc avec plaisir que l’on se laisse transporter dans ce Rock atmosphérique à la tendresse rare, où la mélancolie vient caresser jusqu’aux méandres de notre esprit, et où la sensualité devient le fil directeur d’une escapade inoubliable.
Agua de Annique est en effet une expérience unique, en ce qu’elle procure des sensations émotives comme rarement des musiques, ou même toute œuvre artistique, arrivent à en susciter. Cette avalanche de sensations est en grande partie due à la phénoménale Anneke Van Giersbergen dont les prouesses vocales ne sont désormais plus à démontrer. Le ton toujours juste, sachant parfaitement comment donner un sens profond à ses propos, la belle transporte l’auditeur dans une dimension surréaliste s’apparentant à un doux rêve…
Les atmosphères des titres se veulent planantes et toujours soutenues par une basse omniprésente, renforçant ces ambiances sombres et parfois lourdes qui planent sur la musique. La guitare, de par des arrangements simples mais diablement efficaces, se veut la plus émotive possible, avec des accords mélancoliques à souhait. Le piano est également très bien utilisé au profit de cette ambiance musicale unique, que seule Anneke est capable de produire. Le rendu est donc absolument irréprochable, idéal pour entrainer l’auditeur dans un formidable périple dont il ne ressortira pas indemne, lui faisant découvrir une facette inconnue de l’art musical.
Pour être plus précis, cet album arrive même à dépasser la subtilité des albums de The Gathering avec des titres, courts (d’une durée excédant rarement les 5 minutes) mais efficaces qui arrivent à transmettre des sentiments si difficilement perceptibles. Il n’y a qu’à écouter « Day After Yesterday » pour s’en convaincre, cette musique à la tristesse aussi grande que l’espoir ou le bien être qu’elle peut procurer : son refrain à la voix pleine de sens, ce piano parlant de lui-même, ou encore cette trompette sidérante sur le final sont autant d’éléments contribuant à faire d’Agua de Annique un groupe exceptionnel.
« Air » nous fait donc ressentir autant d’émotions contradictoires qu’indescriptibles. « Sunken Soldiers Ball » en est un des exemples criant, avec cette atmosphère planante et envoutante, saupoudrée de ce refrain magique où Anneke se fait, une fois de plus, communicative à souhait.
Ainsi, chaque titre mériterait d’être décrit dans le détail, à l’image de « Witnesses » dont la basse et les effets d’écho sur la voix sont ravageurs, « Trail of Grief » et sa montée en puissance sidérante, ou encore « Come Wander with Me » dont la douceur et la pureté ont peu d’équivalents… Chaque morceau de cette merveille musicale se doit donc d’être dégusté avec précaution, tant ce fin met est d’une délicatesse rare.
C’est donc avec enthousiasme que je recommande ce brillant album, illustration du talent sans limite dont fait preuve l’incroyable Anneke Van Giersbergen. Je me dois au passage de saluer l’énorme travail de composition accompli par le groupe dans la réalisation de cette œuvre ! Félicitation Agua de Annique !!