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L’album précédent du quartet canadien Karcius (Kaléidoscope, 2006) avait été bien accueilli par la rédaction de MW. A coté des adjectifs élogieux, le style y apparaissait “à forte dominance de jazz-rock fusion”. A l’attention de ceux pour qui la fusion n’évoque qu’un magma de roches en ébullition, précisions que dans le domaine musical la fusion est un autre terme de jazz-rock, musique typiquement instrumentale initiée par Miles Davis et popularisée par Franck Zappa. Parmi ses caractéristiques, le jazz (ici jazz-fusion) comporte de longues plages d’improvisation, laissant libre cours au(x) soliste(s) pour l’invention dans un cadre délimité par les accompagnants.
Et c’est bien ce qui démarque (légèrement, les impros n’occupant ici qu’un faible part du propos) la fusion du pur progressif. Car le jazz, à l’instar du prog, ne se fixe guère de limites dans l’expression musicale, s’ouvrant à toutes les influences et intégrant des courants très divers. L’auditeur se verra ainsi proposer, tout au long de cet Episodes totalement instrumental et d’une fort belle tenue, de très nombreuses atmosphères, tantôt groovy (Sol, Racines), tantôt plus planantes (guitare floydienne sur Submersion), ou bien hispanisantes (Incident), voire classiques (quatuor à cordes sur Incident) ou plus typées métal, la guitare sachant se faire plus agressive comme sur Purple King.
Là où Karcius fait fort, c’est que toute cette variété de sensations se fait avec un registre instrumental assez réduit : personne ne pourra reprocher aux musiciens de se cacher derrière des sonorités sophistiquées ou des effets studio tarabiscotés : ici, de la musicalité avant tout, et cela passe par une exploitation remarquable de registres “classiques”, assez bruts. Les claviers, par exemple, sont le plus souvent très basiques : du piano, principalement, quelques accords de synthé et un chouia d’orgue. Avec une panoplie aussi réduite, il faut donc donner un grand coup de chapeau aux musiciens, tous excellents et jouant ici avec beaucoup de plaisir et de communication .
Ce style de musique se rapproche ainsi beaucoup de ce que des compositeurs comme Al Di Meola ou Chick Corea ont produit, à ceci près que ceux-ci étaient des solistes qui se sont fait accompagner d’intrumentistes à sonorité moins jazz : les claviers, principalement, en utilisant les synthés, ont apporté une coloration inconnue du jazz classique. Néanmoins, les ambiances sonores sont bien moins complexes que dans le prog pur et dur. Certains auditeurs - dont je fais partie - pourront regretter un petit manque de profondeur dans l’orchestration, mais ils ne pourront que rendre hommage à l’extrême musicalité d’Episodes, musicalité justement mise en valeur par la relative simplicité de l’orchestration.
Difficile de résumer l’appréciation d’un tel album à une note, car l’admiration portée aux musiciens peut être tempérée par le côté improvisation qui pourra rebuter certains auditeurs. L’appréciation dépendra de la capacité de chacun à s’immerger dans cet univers très musical, mais plus limité sur le plan des sonorités que les productions progressives habituelles. Il reste que le mélomane se doit de jeter une oreille attentive sur cet opus d’une musicalité hors pair. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Submersion - 09:46 02. Sol - 08:38 03. Combustion - 12:23 04. Incident - 08:39 05. Levant - 02:26 06. Pruple King - 07:36 07. Racines - 08:54
FORMATION:
Dominique Blouin: Basse Mingan Sauriol: Claviers Simon L'esperance: Guitares Thomas Brodeur: Batterie
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