STEVE HACKETT

(ROYAUME UNI)

CURED

(1981)
LABEL:

CHARISMA

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
FM
"Moins sophistiqué, plus pop, plus immédiat mais beaucoup moins consistant que ses prédécesseurs, cet opus surprend et déçoit dans la discographie de Steve Hackett"
ABADDON (22.04.2010)  
2/5
(2) Avis (1) commentaire(s) (1) Biographie
Ainsi que Monsieur me l’a demandé, j’ai pris peine de jeter une oreille attentive au quatrième effort solitaire de Steve Hackett, un opus paru en 1981 nommé "Cured". Si Monsieur m’y autorise, je m’autoriserai en préalable un petit commentaire sur la pochette de cet album, dont le côté commun choque l’esthète que je m’efforce d’être : abandonnées, les délicates aquarelles de Kim Poor, dont la délicatesse ornait si finement les œuvres de son mari ... En lieu et place, une photographie fort quelconque de M. Hackett, non pas affairé à sa guitare, mais oisivement attablé derrière un apéritif que la morale me dispense de nommer. A certains égards, cette présentation m’a rappelé celle de l’inénarrable "Love Beach" du trio anglais ELP, qui derrière une piètre jaquette, avait livré un album tristement peu inspiré. Eu égard à la qualité des opus précédents, et à l’inégalable renommée du guitariste du prestigieux groupe Genesis, je me suis surpris à prier que "Cured" ne fût pas né sous les mêmes auspices ...

Je ne ferai pas l’injure de rappeler à Monsieur les qualités qui ont fait la renommée de "Voyage Of The Acolyte" ou "Spectral Mornings", pour ne nommer que ceux-là : si la qualité du jeu guitaristique de Steve - que Monsieur me permette cette familiarité - n’est pas à démontrer, il a su surprendre son auditoire avec ses compositions volontiers sombres, souventefois contrastées et toujours harmonieuses.

Ce qui a frappé mon oreille lors de la découverte de "Cured", c’est bien la nouvelle orientation générale dans les compositions. Encore plus court que le précédent "Defector", cet album sonne beaucoup plus pop, et moins orchestré. J’en veux pour preuve la réduction des effectifs - du line-up, ainsi que l’on a à présent coutume de dire : "Cured" est en effet joué par un simple trio de musiciens, Steve tenant à la fois les guitares et la basse, confiant les claviers mais également la batterie programmée - hérésie ! - au fidèle Nick Magnus, et laissant comme d’habitude le soin à son frère John le soin d’apporter la délicatesse de la flûte dans le jardin de ses compositions. A peine trouvons-nous quelques touches de saxophone sur le second titre. Et les claviers sont beaucoup moins mis en évidence que sur les productions précédentes.

Il faut se rendre à l’évidence, notre engouement pour Steve dût-il en souffrir, Monsieur : cette simplification dans l’orchestration s’est accompagnée d’un regrettable appauvrissement dans les compositions. Je me dois de faire remarquer à Monsieur que certains titres sont, comment dire, d’une veine assez inconsistante, à l’image des deux premiers, fort transparents. En privilégiant le côté vocal, Steve prend un risque : il n’a jamais été un chanteur émérite, et Monsieur conviendra que bien des airs, ainsi assez mal mis en valeur, sonnent assez creux, surtout si l’on compare aux productions précédentes. Aussi nous trouvons-nous fort rassérénés à l’écoute de 'The Air Conditionned Nightmare' ou 'Overnight Sleeper', en retrouvant la griffe Hackett, ce délicat équilibre entre mélodie et atmosphère inquiétante.

Mais, Monsieur le sait bien, deux titres ne sauvent pas un album, et c’est le cœur lourd que je dois conseiller à Monsieur, pour continuer à vénérer ce Maître qu’est Monsieur Hackett, de se tourner vers d’autres productions moins immédiates et plus exaltantes.
- Site officiel

LISTE DES PISTES:
01. Hope I Don't Wake - 03:46
02. Picture Postcard - 03:54
03. Can't Let Go - 05:39
04. The Air-conditioned Nightmare - 04:42
05. Funny Feeling - 04:02
06. A Craddle Of Swans - 02:47
07. Overnight Sleeper - 04:30
08. Turn Back Time - 04:19

FORMATION:
Bimbo Acock: Sax
John Hackett: flûte
Nick Magnus: Claviers
Steve Hackett: Chant / Guitares / Basse
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
LONEWOLF1300
01/04/2023
347
  0 0  
2/5
Sautillant, léger, superficiel, voire bâclé. Voilà à peu près le résumé de mon impression.

Je n'aime pas cet album, mis à part le fait qu'il vous surprend à siffloter les airs diffusés. Et c'est justement à ça que je l'estime peu digne de l'oeuvre général de Steve Hackett. C'est facile à écouter, mais ça ressort aussi vite que c'est entré ! Tous ses titres sont des tentatives de "tube" et semblent formattés pour une écoute "radiophonique" et distraite. On sifflote mais ça ne veut pas dire qu'on aime, encore moins que c'est bon. Décidément, la période (1980-1982) a fait beaucoup de mal au rock progressif...

Un seul titre se sort du lot (sans trop d'effort nécessaire), c'est "The Air...", avec son climat angoissant, ses guitares torturées stupéfiantes de virtuosité, et ses claviers qui vous glacent le sang. Pour le coup, j'aurais apprécié qu'il soit un peu plus long. "Overnight.." n'est pas mal non plus, mais la voix me dérange ; dommage car il y ades accents génésissiens qui font grand plaisir, et la recherche mélodique est intéressante. Ce titre aurait mérité un effort de traitement et une longueur un peu plus importante pour se hisser au niveau de "The Air". Enfin, le titre final, "Turn Back Time" ne passe pas trop mal et reste intéressant, avec là encore une mélodie digne d'un Genesis "de la bonne époque", même si elle ne dispose manifestement pas d'un gros travail de composition ; par contre, celui effectué sur la musicalité et l'harmonie des voix est très intéressant, très agréable à écouter. Ca sauve la fin d'écoute... Quant à la rythmique générale, c'est carrément la misère, on ne peut rien en dire d'autre (les claps de mains sur "Overnight"....).

Ce n'est pas ce qu'on attend de Steve Hackett, et du coup la déception est énorme.

REALMEAN
11/10/2015
  0 0  
4/5
Ce ne sera pas la première fois, bien sûr, que les avis de messieurs Abaddon et Realmean auront divergé (et au fait, qui donc est ce mystérieux "monsieur", mis à l'index dans la chronique ?)...
Mais pas vraiment d'arguments objectifs à opposer, dès lors que "Cured" est pour moi le reflet de la musique ayant ses raisons que la raison n'a pas.
A sa découverte au début des années 90, je l'ai adoré, dès la première écoute. Sans doute parce qu'il était pop, justement, et qu'il osait trancher par rapport à ses prestigieux prédécesseurs. Parce que 'Hope I don't Wake' a ouvert une échappatoire providentielle dans l'univers musical tourmenté de Steve Hackett, tel le syndrome révélateur du patronyme choisi pour cet album. Parce que tout en changeant d'orientation, il est vrai, "Cured" a su préserver l'équilibre des émotions inhérentes à la méthode Hackett (tension spirituelle et désinvolture se pourchassent, se croisent, se recherchent... 'Can't let go', à lui seul, réussit à introduire la seconde en s'appuyant sur la première !).
Il n'y aurait que 2 morceaux à sauver ? Pour la sauvegarde de l'âme progressive, peut-être bien - les fantastiques 'The air-conditioned nightmare' et 'Overnight sleeper'. Mais "Cured" n'est pas un album de rock progressif, c'est un ovni hétéroclite, qui tient debout par magie, là où l'édifice d'un "Watch the Storms", en dépit de ses énormes qualités d'écriture, s'effrite sur une longueur dénuée de sémantique. "Cured", expéditif et réfractaire à la rigueur habituelle du classicisme hackettien, une épine dans la discographie de Steve ? ou bien une autre face de lui-même, espiègle, aérienne, libérée, qu'il n'aura avoué qu'une seule fois ?

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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
ADRIANSTORK
16/04/2021
  0
Elle est sympa cette pochette pourtant. Un album mal-aimé mais largement écoutable, n´en déplaise à Monsieur Abaddon.
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LECTEURS:
2/5 (2 avis)
STAFF:
2.8/5 (4 avis)
MA NOTE :
 
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