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Il aura fallu attendre quatre longues années pour que Manowar donne enfin un successeur à ce qui peut-être considéré comme le chef-d’œuvre de sa discographie, le fameux "Kings Of Metal". Manowar n'avait pas habitué ses fans à un tel laps de temps entre deux albums. Pourtant, à cette période, le groupe américain ne chôme pas pour autant puisqu'il s'engage sur une tournée longue de presque trois ans. La raison de ce retard vient en fait des défections dans ses rangs avec la perte de Ross The Boss, parti pour des raisons essentiellement musicales, et Scott Colombus pour des raisons strictement familiales. Les deux seront respectivement remplacés, en 1989, par le guitariste David Schankle et, en 1990, par le batteur Kenny Earl Edwards dit Rhino.
Difficile de donner un successeur digne de ce nom à un "Kings Of Metal" d'anthologie. Pourtant, avec "The Triumph Of Steel", Manowar arrive encore à surprendre avec, en ouverture, une longue pièce musicale pleine d'ambition : "Achilles, Agony And Ecstasy In Eight Parts". Comme son nom l'indique ce long morceaux de plus de 28 minutes s'inspire de l'Iliade et de son héros Achille et comporte 8 scènes musicales. Comme bien trop souvent chez Manowar, ce qui aurait pu constituer une belle pièce musicale dans son ensemble est gâché par deux actes plutôt manqués, dus à la tendance mégalomaniaque du groupe. En effet, deux des instrumentaux viennent franchement casser l'harmonie de la pièce. Passe encore le solo de batterie de Rhino pas franchement enthousiasmant... Mais pourquoi une fois de plus avons-nous droit à un mauvais solo de basse torturé comme seul Joey DeMaio en a le secret (ce qui, paradoxalement, n'a rien d'étonnant quand on connaît bien le groupe) ?
Passé cette longue pièce pas toujours réussie, le groupe enchaîne par ce qu'il semblait savoir faire le mieux à savoir des titres heavy-métal sentant bon la sueur body-buildée. Manowar nous balance la panoplie musicale habituelle du guerrier. Nous avons droit à deux compositions menées tambour battant sur une grosse rythmique typique au groupe avec le fantasyque ""Ride The Dragon" et le forgé "The Power Of Thy Sword", deux titres énergiques et les plus réussis de l'opus. Manowar essaye même un nouvel hymne avec son "Metal Warriors" et son solo de guitare mélodique. Un morceau moyen pas vraiment enthousiasmant, à l'instar du reste de ce "Triumph Of Steel", accumulant trop de compositions molles qui peinent à convaincre par un manque d'accroche par trop flagrant.
Eric Adams a beau s'essayer à des mélodies vocales plus ou moins inédites, si le talent vocal est toujours présent, la superbe du chanteur n'est pas vraiment mise en valeur dans cet album. D'ailleurs là où le bât blesse dans ce "The Triump Of Steel" vient moins du fond que de la forme. Cet album manque cruellement de vraies, grandes et belles mélodies vocales, de chœurs et surtout de refrains fédérateurs ou entêtants, une des marques de fabrique des guerriers Manowar. Même la ballade "Master Of The Wind", exercice de style dans lequel les Américains s'en sortent habituellement plutôt bien, sent bon ici le confort douillet. A de trop rares exceptions près, cet album peine à convaincre et manque indubitablement d'énergie. Même un titre comme "Spirit Horse Of The Cherokee", devenu pourtant et incompréhensiblement un classique du groupe (sans doute dû au fait qu'il soit un hommage référentiel et révérencieux à la bravoure amérindienne) n'accroche pas vraiment.
Pris individuellement, "The Triumph Of Steel" peut sans doute faire illusion. Mais comparé à ses prédécesseurs, cet opus fait franchement pâle figure, comble de l'ironie avec un titre comme "Spirit Horse Of Cherokee". Ce disque est à des années de drakkar d'albums marquant comme "Battle Hymns", épique comme "Into Glory Ride", de l'aura guerrière d'un "Hail To England" ou de la flamboyance d'un "Kings Of Steel". L'ambition honorable mais pas toujours heureuse d'"Achilles, Agony And Ecstasy" ne doit pas masquer la partie immergée de l'iceberg. Cet album est un coup d'épée dans l'eau et s'avère faire partie des albums les moins bons du groupe. Heureusement, Manowar saura faire preuve d'un sursaut d'orgueil et de vitalité pour l'album suivant... - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Achilles, Agony & Ecstasy In Eight Parts - 28:37 02. Metal Warriors - 3:54 03. Ride The Dragon - 4:33 04. Spirit Horse Of The Cherokee - 6:02 05. Burning - 5:10 06. The Power Of Thy Sword - 7:51 07. The Demon's Whip - 7:51 08. Master Of The Wind - 5:27
FORMATION:
David Shankle: Guitares Eric Adams: Chant Joey DeMaio: Basse Rhino (Kenny Earl Edwards): Batterie
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