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"Là où il était logique d’attendre un opus solidement identitaire, nous recevons un ensemble plutôt disparate de titres qui proposent des ouvertures nouvelles pour le groupe, mais moins originales. Un album de très belle tenue tout de même !"
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4/5
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Riverside fait partie des groupes qui comptent dans le domaine des musiques progressives. Et comme pour tout groupe “important”, la parution d’un nouvel opus fait figure d’évènement. “Shrine of New Generation Slaves” est un peu l’album de tous les dangers. Après une trilogie qui a porté très haut la flamme du groupe avec un style d’emblée très personnel, “Anno Domini” avait pu paraître plus routinier malgré une légère tendance au durcissement rythmique (une métallisation plus marquée). Quid donc avec ce “Shrine” ?
Premier point et gage de stabilité, le line-up est inchangé, le quatuor reste intact et sait toujours aussi bien équilibrer les pupitres. Chacun des musiciens est à son affaire, avec peut-être un peu moins de claviers en nappes et de guitare planante, mais pas mal de plages calmes portées par la guitare acoustique, lorgnant souvent vers l’atmosphérique, une tendance déjà remarquée dans le court “Memories in My Head”. Constante également, la très belle présence de Mariusz Duda, que ce soit vocalement ou à la basse, magnifiquement utilisée tout au long de l’album (et notamment sur ‘The Depth of Self-Delusion’, ‘We Got Used to Us’, ‘Deprived’ et ‘Celebrity Touch’).
Mais alors, quoi de neuf chez Riverside ? Un groupe de cette trempe ne peut pas rester confiné dans le même style ... Alors il va picorer dans le voisinage, cherchant ici un style plus rock (‘Celebrity Touch’), là une touche plus pop (‘Feel Like Falling’, avec un côté Muse assez inattendu), là encore un côté atmosphérique (la Porcupine Tree Touch de ‘Depth of Self-Delusion’, un titre qui côtoie même en fin de morceau le Opeth d’Heritage), ou bien un soupçon de symphonisme (la fin légèrement pompeuse de ‘Escalator Shrine’), voire des côtés légèrement trance qui sont la marque d’Anathema (la fin de ‘Deprived’). Cet éclectisme a pour conséquence d’éclater la cohésion générale de l’ensemble : les premiers albums étaient bien plus homogènes que ce “Shrine”. Et curieusement, c’est au septième effort que les influences extérieures sont les plus palpables. Là où il était logique d’attendre un opus solidement identitaire, nous recevons un ensemble plutôt disparate de titres qui proposent des ouvertures nouvelles pour le groupe, mais moins originales.
Pour autant, n’allez pas croire que “Shrine of New Generation Slaves" est un album à délaisser : ‘Deprived’ ou ‘Escalator Shrine’ sont deux excellents titres, très bien construits et riches en détails qui donnent largement envie de réécouter. L’impression globale qui subsiste est celle d’un groupe qui a voulu se faire plaisir en cherchant un coté plus direct (la ballade ‘We Got Used to Us’, moins inspirée que d’habitude, ou le titre d’ouverture, assez banal). Le fan attendait peut-être des titres plus longs et un ensemble cohérent. Mais les groupes - célèbres ou non - doivent-ils rester dans les chemins où ils sont attendus ? La réponse est possiblement dans ce “Shrine” en demi-teinte, une peu en deçà des espérances, mais cependant de très bonne tenue. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. New Generation Slave - 04:17 02. The Depth Of Self-delusion - 07:40 03. Celebrity Touch - 06:47 04. We Got Used To Us - 04:11 05. Feel Like Falling - 05:18 06. Deprived (irretrievably Lost Imagination) - 08:26 07. Escalator Shrine - 12:41 08. Coda - 01:39
FORMATION:
Mariusz Duda: Chant / Guitares / Basse Michal Lapaj: Claviers Piotr Grudzinski: Guitares Piotr Kozieradzki: Batterie
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(7) AVIS DES LECTEURS
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Un album à l'allure disparate peut-être, mais lorsqu'on n'est pas dans l'attente d'un quelconque héritage, quel résultat !!
Une nouvelle claque avec ce "Shrine", pour une découverte de Riverside que j'aurai décidément effectuée dans un désordre presque total. Peu importe : Riverside se hisse désormais au rang de mes groupes favoris.
J'ai mis beaucoup plus de temps à apprivoiser cet album qu'avec "Wasteland" ou "Love, fear...", mais la magie opère une fois de plus, pour l'avènement d'un feeling à couper le souffle, une nouvelle fois porté par le vocal sans égal de Mariusz Duda. Et il ne s'agit pas d'un feeling "ordinaire", exit les torpeurs caverneuses ou les envolées lyriques aux contours nets, le secret de Mariusz, c'est d'écrire de la musique à l'émotion d'un autre monde. Rien qu'avec 'The Depth of Self-Delusion', les repères habituels s'égarent. Une fois digéré, c'est l'ensemble de l'album qui se révèle ainsi... Les titres "basiques" de prime abord ('Celebrity Touch', à l'allure défoulatoire) embarquent leur lot de richesses eux-aussi ! La musique addictive, c'est top, mais quand l'addiction est là sans qu'on puisse la décoder, que dire...
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Une musicalité extraordinaire se dégage de cet album, que j'écoute en boucle depuis une semaine. "The Depth Of Self-delusion" est un titre en tout point splendide, avec sa basse ronflante, ses insertions de guitare acoustique, et une mélodie entêtante.
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Riverside est devenu incontournable dans le paysage polymorphe du rock prog. Un groupe qu'il a été intéressant de voir évoluer au fil des disques, sans aucun sans-faute, même avec la sensible évolution qu'a constitué "Anno...", plus dans la forme que dans le fond (voir ma critique). Mariusz Duda est sans aucun doute le Wetton du nouveau millénaire, une voix magnifique, touchante, et un bassiste hors norme....triplé d'un auteur/compositeur qui a sa "patte" (jeter un œil sur les paroles toujours aussi sombres, "Hamilliennes" pour tout dire.). La guitare est devenue un peu moins lourde, ce qui n'est pas un mal, les compos moins instrumentales, ce qui peut décevoir, mais le propos musical reste magnifique avec des compos qui ne laissent jamais l'auditeur indifférent, violence et douceur mêlées. Avec parfois quelques facilités de prog "light" ('We got used to us') mais des morceaux qui cassent vraiment la baraque par leur beau déploiement ('Deprived'). Les compagnons de route de Mariusz (toujours les mêmes) sont excellents bien sûr et le son est toujours très recherché, avec la basse légèrement en avant. Cet opus est un peu plus difficile d'accès que le précédent et il faut de nombreuses écoutes avant d'en savourer la substantifique saveur. Le second cd est bizarrement à peine intéressant, de l'electro psychédélique déjà entendu ailleurs (Pink floyd époque Barrett (référence oblige!) ou Wilson des années 90 (autre référence oblige!)....une belle partie de saxo tout de même dans part 2.
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Voir les 7 avis
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.5/5 (15 avis)
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STAFF:
3.5/5 (14 avis)
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