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"Ce premier album de Lifesigns se révèle sans aucun doute un coup de maître qui devrait enchanter la plupart des amateurs de rock progressif amoureux de belles mélodies et d'arrangements très élaborés."
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5/5
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Sans parler de supergroupe, il est difficile de ne pas faire allusion au passé plus ou moins conséquent des trois membres principaux de Lifesigns, qui ne sont pas des débutants : John Young compositeur exclusif de cet album, claviériste et chanteur à la voix angélique (accompagnateur d'Uli Jon Roth puis John Wetton, Scorpions et de Bonnie Tyler, entre autres), Nick Beggs (ex-Kajagoogoo, ex-Iona, Steve Hackett band et maintenant chez Steven Wilson) à la basse et au stick et enfin, plus inattendu, le batteur Martin "Frosty" Beedle, ex-Cutting Crew (qui eu son heure de gloire avec l'album "Broadcast" et la chanson "Just Died In Your Arms Tonight" en 1986).
Les invités sont de première classe eux aussi, à commencer par Steve Hackett, décidément très présent sur tous les fronts ces dernières années, Robin Boult (Fish) et l'excellent Jakko Jakszyk (ex-Level 42, 21th Century Schizoid Band, etc.) aux guitares mais aussi Thijs Van Leer (Focus) à la flûte.
La musique de Lifesigns est vraiment progressive et accessible tout à la fois. Cinq longs morceaux constituent cet album dominé en général par les claviers qui réussit l'exploit finalement assez rare de laisser transparaître des influences prestigieuses et d'afficher nénamoins une certaine originalité couplée à un sens mélodique tout à fait remarquable. Si John Young a pu faire auparavant des morceaux plutôt directs un peu à la façon de Asia, ici les références seraient plutôt à chercher du côté du UK (évidentes sur le premier morceau), Yes et It Bites pour le côté pop, très accrocheur et la tonalité majeure, notamment sur le splendide "Telephone", avec son intro basse/batterie ronflante et chaloupée qui contraste avec les lignes vocales aériennes.
En parlant de tonalité majeure, celle-ci domine sur l'album, faisant de "Lifesigns" un album tout sauf dépressif mais au contraire facile à apprécier, positif, voire enjoué, ce qui n'empêche pas quelques passages légèrement dissonants (comme UK) et aussi très planants, des sections pastorales, empreintes d'une atmosphère que l'on qualifiait dans les années 70 de "typiquement anglaise".
Ainsi "Fridge Full Of Stars" est-il un enchantement avec son piano délicat, ses lignes vocales en harmonies rappellant Steve Hackett, une mélodie qui, elle, évoque plutôt le Pink Floyd de "Us & Them", un solo de flûte légèrement jazzy sur une partie éthérée aux synthés planants qui évoque un vol en apesanteur... Et un solo de clavier tourbillonnant soutenu par un orgue Hammond façon Rick Wright... Et après tout cela, la section finale reprend l'idée des lignes vocales scandées si typique de Yes... Oui, il y a des échos des années 70 dans cette musique mais aussi une personnalité propre à John Young et à son groupe, qui aboutit à une fusion inédite et belle, pleine de charme et de fraicheur.
L'album prend un tour encore plus léger et acoustique sur "At The End Of The World" qui suit, un morceau toujours en mode majeur, où la basse ronflante (à moins que ce ne soit le Stick) de Nick Beggs est néanmoins omniprésente, mêlée aux claviers variés, sur un tempo moyen, avec des lignes vocales qui se complètent, une mélodie splendide et un final irrésistible où Martin Beddle, pourtant peu enclin aux grosses démonstrations techniques, se déchaine sur sa batterie.
Ce n'est qu'au dernier titre, judicieusement intitulé "Carousel" que Lifesigns prend de nouveau un tournant un peu plus aventureux. Quelques dissonances et parties instrumentales complexes alternent avec des passages empreints d'une délicatesse que peu de groupes de rock progressif savent atteindre aujourd'hui : les solos (de guitare ?) débridés de l'introduction majestueuse ou les parties de piano et d'orgue qui évoquent vaguement le style de Keith Emerson vers la fin impressionnent au même titre que les parties de flûte légères et fluides sur les passages très doux. L'auditeur est entrainé au sein d'un manège musical bigarré, avec des changements de rythmes nombreux mais tout en finesse avec encore une fois des mélodies vocales aériennes et un thème final grandiose et accessible qui font de ce morceau un des points culminants de l'album.
Fruit de l'expérience énorme d'un trio de musiciens méconnus, ce premier album de Lifesigns se révèle sans aucun doute un coup de maître qui devrait enchanter la plupart des amateurs de rock progressif amoureux de belles mélodies et d'arrangements très élaborés... Définitivement l'une des plus belles surprises de ces dernières années ! - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Lighthouse (12:54) 02. Telephone (9:18) 03. Fridge Full Of Stars (11:21) 04. At The End Of The World (8:25) 05. Carousel (11:49)
FORMATION:
Jakko Jakszyk (invité): Guitares John Young: Chant / Claviers Martin "Frosty" Beedle: Batterie Nick Beggs: Basse / Stick Chapman, choeurs Robin Boult (invité): Guitares Steve Hackett (invité): Guitares Thijs van Leer (invité): Flûte
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Grand amateur de prog depuis des décennies, la naissance d'un nouveau groupe se désignant de ce style ne pouvait qu'attirer mon oreille. Surtout avec des signatures comme John Young et Nick Beggs qui ne sont pas des petits nouveaux dans le monde du rock. Cerise sur le gâteau un invité de grande classe, Steve Hackett, toujours discret mais facilement reconnaissable dans ses interventions (oui ce ne peut être que lui l'intro tonitruante de "Carousel"!). Le disque, à la très belle pochette, commence plutôt très bien avec le très beau "Lighthouse", un long morceau très bien construit et qui présente tout ce qui fait la qualité du disque : l'omniprésence de la voix très agréable de Young, de belles harmonies vocales, des superpositions de synthés très agréables qui donnent une richesse sonore indéniable même si rien d'original dans la tessiture, la basse tonitruante de Beggs, et un final digne des grands morceaux de prog. Mais voilà ... je trouve que l'ambiance tombe assez rapidement à partir du second morceau, un truc assez long et lent où à vrai dire il ne se passe pas grand chose.. Le troisième titre est dans la continuité, rythme lent, voire mou, avec un refrain bien trop "Yessien" pour surprendre, avec un bridge planant à la flûte très agréable quand même... Il me faudra attendre la seconde partie de "At the End of the World" pour de nouveau déclencher mon enthousiasme qui s'est un peu effondré avec ces 2 morceaux certes agréables mais assez insipides pour tout dire. "Carousel" et son magnifique finale justifierait à lui seul l'achat du CD, bien sûr, et je me prends vraiment à regretter que tout ne soit pas du même niveau. Franchement on est en mesure d'attendre mieux, plus créatif, plus osé, de la part des musiciens sus-nommés, à la technique irréprochable et au CV admirable. Pas un ratage, non car tout cela s'écoute très bien, mais une déception dans la production prog actuelle qui est riche et variée. Un disque calme....trop calme peut-être!!
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Une bonne surprise et un bien bel album de rock progressif apparemment "classique" mais qui cache en fait des musiciens doués et une grande force de composition (écoutez "Telephone" ou "At the End of the World" jusqu'au bout). Cet album sera probablement dans mon classement prog de l'année avec le Steven Wilson (tout aussi remarquable) et le nouveau Cosmograf.
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
2.9/5 (7 avis)
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STAFF:
4.3/5 (6 avis)
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