Après un premier album très bien accueilli par la critique et par le public, et après une tournée qui a vu le groupe monter en puissance au fur et à mesure des concerts, Masterplan devait transformer l’essai avec son second album. Et ça aurait été trop beau de pouvoir descendre ces ex-Helloween (Roland Grapow et Uli Kush) associés à l’ex-Ark (Jorn Lande). Tout paraissait presque trop facile pour ce super groupe…
Mais il faut se rendre à l’évidence. Masterplan nous rappelle avec Aeronautics que l’expérience et le talent, utilisés à bon escient sont terriblement efficaces. Et ce, en deux petits titres seulement.
D’abord, il y a ce terrible morceau d’ouverture, « Crimson Rider », légèrement speed, puissant, au refrain énorme et incroyablement accrocheur, qui nous prend immédiatement à la gorge. On est pris au piège. Rien à dire, efficace à cent pour cent.
Ensuite, il y a ce “Back For My Life”, power ballade presque arrogante qui a ouvertement pour mission de rameuter des nouveaux fans au groupe, avec ses mélodies et son refrain facilement mémorisables. Et là, on en veut à Masterplan. Le groupe cherche à écrire de bon morceaux, point barre. Pas de frime, pas de technicité, tout est misé sur l’efficacité. Où sont passés les solos complètement fous du père Grapow ? Où est le jeu de batterie sophistiqué d’Uli Kusch ?
Par contre, Jorn lui, continue à imposer son talent. Il illumine cet album par sa grâce et sa voix inimitable. Très loin des chanteurs qui « crient » comme s’ils s’étaient coincés les bijoux de famille dans une porte, il sait utiliser sa voix à merveille. Puissante, mélodique et jamais excessive, la voix de Jorn est certainement un atout majeur de ce nouvel album de Masterplan.
Le deuxième atout est la cohérence nouvelle et l’alchimie des musiciens. On a affaire à un véritable groupe et à aucun moment on sent qu’un des musiciens prend le pas sur ses camarades.
Alors évidemment, il y a les deux premiers titres imparables d’Aeronautics, mais l’album contient plusieurs autres petites perles, comme le très speed « Wounds », la belle ballade « After This War », le mélodique « Falling Sparrow » ou l’étonnat « Black In The Burn ».
Bref, Masterplan nous énerve vraiment. On a beau critiquer tel ou tel aspect du groupe, mais au final, on a envie que d’une chose, c’est d’appuyer sur la touche « Replay » et de réécouter Aeronautics. Et quelle est la valeur de toute analyse quand on en arrive à ce point ? Aucune.